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ZARDOZ
13 octobre 2008

Barak Obama, la rupture dans la continuité

Aux USA, l'élection du président se fait par des grands électeurs. Le % de population en faveur de. Barak Obama n'est donc pas une assurance.
Rien n'est donc joué, même si n'importe quel être un peu humain avec un niveau d'éducation de type baccalauréat et un esprit critique même naissant peut faire la différence entre Obama et Mc Cain. Qu'il s'agisse de personnalité, de compétence ou de vision pertinente du monde.

Il n'y a pas de démocratie au USA, pas plus que sur le reste de cette planète. L'erreur de Alexis Henri Charles Clérel, vicomte de Tocqueville, est constitutive, et à dessein, de la paralysie actuelle du politique. Aucune forme de démocratie n'a en effet été mise en oeuvre depuis les réalisations grecques de l'antiquité.
Seule des républiques existent à l'heure actuelle. Le vote de représentants, fqui font pour l'essentiel parti des élites dominantes, est bien plus comparable à la république romaine qu'aux démocraties grecques. Dans les cités hellènes en effet, tout homme libre était citoyen et obligé de prendre part à la vie de la cité alors qu'il y avait deux citoyens romains : le patricien (essentiellement riche), très représenté au sénat, et le plébéien (essentiellement pauvre) très marginalement présent dans les institutions politiques.

Nous mettrons de côté les esclaves et les femmes que les deux régimes traitent de la même manière.

C'est au seul régime romain que nous pouvons dés lors nous comparer ?

L'égalité d'expression et de participation au politique n'est en effet que mis en scène dans la république, il s'agit de maquiller la réalité de la bipartition sociale. Et c'est bien le cas actuel dans toutes les "démocraties". L'utilisation même de ce mot est le premier des maquillages. De manière à disqualifier toutes critiques et toutes propositions en en faisant des détails annexes toujours remis à plus tard et pour cause...

Car il existe un mécanisme essentiel qui distingue la république de la démocratie :

le tirage au sort.

Un maire tiré au sort n'est pas moins compétent parce qu'il est maçon de métier qu'un médecin qui se présenterait à une élection. Mais il est moins soumis au clientélisme, à la corruption en tant que système, à l'électoralisme de propositions démagogiques irréalistes et sans suite, à l'agitation communicationnelle.

S'il n'est ni possible, ni souhaitable que toute charge ou fonction soit mise au sort, le vote est toutefois à utiliser avec une grande modération dans une vraie démocratie.

Les USA ne fourniront jamais l'exemple. C'est une nation jeune. Et pour ce qu'analysait Bien Tocqueville en revanche, la moyennisation des mode de vie (le fameux "way of life"), le repli individualiste sur des préoccupations matérielles.
Mais Tocqueville ne nous parlait pas de la différence qu'il connaissait pourtant bien entre république et démocratie car il lui importait de condamner l'égalisation, l'égalité même dans une société humaine. Il lui importait de ne laisser aucun doute sur le fait qu'aucun régime ne pourrait porter en même temps une liberté et une égalité. Il s'agissait, comme pour Raymond Aron plus récemment, de privilégier la liberté, contre l'égalité. De souligner ce qui pour le libéral est au coeur de sa vision du monde : la différence de nature entre chaque individu, l'inégalité naturelle entre les hommes.

La culture américaine est porteuse de ce point de vue de toute l'incohérence entre l'exercice de la liberté et la mise en oeuvre de l'égalité dans un cadre d'organisation politique inadéquat, celui de la représentation républicaine. Le nommer "démocratie" permet de ne pas imaginer un au-delà, un dépassement de ce modèle mais de le montrer comme une limite, une incohérence de nature entre égalité et liberté.

Obama est un président qui sera moins néfaste, certes mais il ne faut pas en attendre pour autant des changements profonds, ni sur l'économie, ni sur les guerres et les exploitations sociales qui en dépendent.

Tant que la démocratie et son principe de tirage au sort n'auront pas même le droit de cité socialement, Les libéraux démontreront par falsification et maquillage de la réalité que l'égalité est impossible et contradictoire à la liberté. En répétant le lavage de cerveau qui consiste à faire croire que les hommes sont différent entre eux par nature et que certains sont donc légitimes à se nourrir d'une boulangerie entière tandis que leur voisin n'a droit qu'à un petit morceau d'un pain.

Le déplacement de cette différence de la couleur symbolique du sang à l'intelligence et aux compétences alors même que la sociologie a établi depuis plus d'un demi-siècle que seul joue l'environnement socio-éducatif de l'individu, ne change en rien la fonction de cette différenciation : continuer la hiérarchisation mise en place lors de la création de l'état il y a quelques milliers d'année par les plus violents et/ou rusés pour s'approprier les ressources (et les femmes). Les formes ont changé, certes, mais pas le moins du monde le principe.

Le grand intérêt actuel des élites pour la génétique repose pour l'essentiel sur l'espoir de voir valider scientifiquement quelques petites différences et donc la hiérarchie qui leur a apporter leur position sociale et économique.
Interrogez-vous donc sur le succès de la psychologie cognitive, de l'origine très libérale de ce courant de pensée et de son OPA sur les sciences humaines et sociales à peu près partout dans le monde, des fonds prodigieux qui le finance, des réseaux qui imposent si rapidement sa reconnaissance...

L'égalité naturelle des hommes est l'ennemi prioritaire de toute élite... Et vice versa.

Et la seule question qui vaille est : cette élection y changera-t-elle quelque chose ?

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ZARDOZ
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