Le compliqué et le complexe

Comment faire pour gérer ce monde ? Si bordélo-chaotique au premier regard qu'on dirait probablement (enfin si je m'en souviens bien) un internat dont les matons fument la chicha depuis deux jours ou, au choix des références, la Nouvelle Orléans après deux jours torides avec la belle Catherine.

Et ouais, et ouais et ouais..

Mais quand je dis gérer ce monde.. je veux dire se le prendre et se le regarder en face, le décrypter, le comprendre, le mettre sur la paillasse et l'ouvrir pour voir à l'intérieur comment ca marche.. en tout cas dans les grandes lignes.

Ce problème pour un être humain, commence à se poser lorsque l'adolescent nouvellement pubère se voit tout à coup projeter dans une angoisse existentielle Heidegerienne : "putain mais c'est quoi ce bordel ?"

En effet l'enfant (même Angolais ou Philippins) vit dans un monde plutôt simple et efficace, celui de l'immédiat de la souffrance ou du plaisir. Nous reviendrons, collectivement sur le détail à la demande, mais en gros, c'est la puberté qui ouvre une porte béante sur un monde hostile, celui du besoin sexuel. Nous n'allons pas décortiquer ici Le freudisme et ses avatars, pourtant Ô combien utile mais également un peu ancien. Il ne s'agit pas de réduire mais de faire dans l'abordable.

Certes dés la naissance l'être humain est sexué et de ce fait sexuel. Mais il n'est pas encore conscient du fait que loin d'être un jeu de plaisir et de déplaisir, il s'agit là d'une compétition organisée par la nature pour trouver des voies d'adaptation à un environnement, qui lui même bouge en permanence (puisque tout cherche à s'adapter).

La sexualité permet la génération qui permet.. : une adaptation continue.

Mais à quel prix ? Celui de la violence, celui de la compétition entre des gènes qui se servent de leur porteur : les animaux sexués.

Chez l'animal politique qu'est l'être humain, le stade pré-pubère n'est qu'une préparation, une répétition générale avant l'affrontement. L'enfant doit d'ailleurs durant son enfance apprendre tout ce qui va lui être utile pour gérer cette arrivée dans la violence. Auparavant celle-ci n'est que formelle pour lui, tout comme la peur ou la colère. L'enfant est un animal dur parcequ'avant le conflit sexuel, le passé et le futur sont encore des éléments flous, mal identifiés.

La construction de l'identité se fait dans la sexualité et dans la lutte pour cette sexualité. L'adolescent doit s'approprier son corps. Ce crops qui ne faisait que pousser et qui maintenant se transforme et réclame une satisfaction forte immédiate et invite ainsi à entrer en relation avec les autres sur le mode d'une competition pour s'affirmer en tant qu'autonome, différent de tous. Les gènes dans le corps adolescent affirment en premier lieu leur différence radicale qui demande à être reconnue, et à se prolonger.

Il est difficile de préciser à quel moment et comment dans l'histoire humaine, la société régule cette montée de sève et lui impose un carcant, rituel, délimitant le moment et la forme que va prendre la première relation sexuelle de l'être humain. On continue actuellement dans plusieurs sociétés, à permettre très vite à la femelle nouvellement pubère (que nous appellerons jeune fille) de pouvoir prolonger ses gènes, c'est à dire d'avoir dés 13 ans parfois un bébé. Mais ce modèle est assez largement jugé archaïque voire odieux pour et par les femmes. Ce qui, nous le verrons souvent sur ce blog, n'est q'un formalisme culturel mondialisé qui a bien d'autres buts que la préservation de la santé ou de l'intégrité de l'individu...